Lady H

Quel mot serait plus à la mode que le mot « connecter » ? Utilisé à outrance jusqu’à perdre parfois son sens, usé à tel point…qu’une petite dé-connexion passagère semble être une solution plus qu’un problème. Mais avant de dé-brancher le dernier câble pour éviter d’en péter un, dirigez votre ultime réserve de patience vers l’album de Lady H dont le titre est à lui seule un programme, une alternative puisqu’il s’agit justement d’entamer une « Reconnection ». Loin de de la rupture de connexion donc, cet album est un manifeste fondateur pour une esthétique de la diversité musicale où les notes sans frontières, les riffs catchy, les breaks puissants et les killer solos constituent un réseau d’émotions palpables, partageables, fédératrices, un véritable « web » à échelle humaine. Précisément, l’humain, le populaire, le quotidien, la simplicité, l’humilité deviennent, dans « Reconnection », une matière première sublimée par l’immense culture musicale et générale de chaque membre. Artisan généreux fan des racines blues, folk et expérimental, savant fou audacieux accro aux rythmes dansants, éternels nostalgiques des têtes agitées et rêveuses de Woodstock, qu’importe, le quatuor faiseur de pop cosmopolite excelle à réaliser une fusion des genres qui brille aussi bien par son éclectisme que par sa cohérence. Tous les goûts sont dans la nature, parait-il, eh bien le talent de Lady H est d’être dans la nature de tous les goûts et le caractère unique du groupe est à l’image de la singularité qu’il confère à chaque membre de son public.

Ecouter « Reconnection » revient à réaliser sa propre expérience, tracer son propre sillon dans sa platine intérieure au diapason du disco-funk-house de « High on Heels », du blues musclé de « Boogie bogey Man » tout en passant par le rock stoogien de « Desert of Respite »…sans oublier que ce panel se place sous l’égide d’une musique populaire, inventive et fine. Et voilà toute l’essence de la toile humaine que tisse Lady H dans son album : si l’oreille s’étonne sans trébucher et se passionne sans décrocher, c’est que la maille mère est un coeur de pop « reconnecté » et « reconnectant » capable de faire groover et de lier chacun des tympans qui se prête à l’aventure.

Jonathan ALLIRAND

Influence : L’univers sonore du groupe évoque la spontanéité du live et souligne la diversité des compositions qui rappellent à la fois le blues rock des Black Keys et le garage rock de Jack White. La Britpop alternative de Damon Albarn et l’indépendance artistique de Radiohead figurent en bonne place parmi les influences les plus notables et assumées.

Pierre-Jean Savin : Chant, guitares, harmonica
Mathieu Desvignes : Batterie, voix, percussions
Elvina Fredout : Basse, voix, violon,
Laurent De Carvalho : Guitares, voix