Biographie

Shaggy Dogs « All Inclusive » sortie 2018

On a tous besoin d’un repaire dans la vie, d’un endroit pour se ressourcer, surtout quand on vit comme une bande de pirates. Ce lieu existe pour les fans de rock de la banlieue sud de Paris : la mythique salle de concert Le Plan à Ris Orangis. Dès son ouverture, en 1984, le ton était donné avec Little Bob Story fer de lance du « rock d’ici ». Dans cette petite salle de cent cinquante places, on pouvait boire, manger, et même fumer, en assistant aux performances des légendaires The Ramones, Motörhead, Inmates. C’est là que les futurs membres des Shaggy Dogs ont fait le plein de sensations fortes, en prenant de grosses claques musicales. Ils ont vite fait de se retrouver avec des guitares autour du cou pour reprendre à leur tour quelques hymnes sauvagement rock’n’roll.

Les Shaggy Dogs se sont fait les crocs en participant à un premier disque « Tribute to Lee Brilleaux » en hommage au leader de Dr. Feelgood. L’aventure était lancée, en portant le flambeau d’un rock sincère et énergique. Depuis, nos « Pub Rockers Class Heroes » n’ont de cesse d’entretenir une cuvée rhythm’n’ blues-soul-rockabilly tirée du même fût de bière que leur héros. Sept albums plus tard, et des tournées partout en France, en Europe et même au Japon, la meute est plus mordante que jamais.

Red, chanteur et harmoniciste hors pair, traque les producteurs en scrutant les crédits de ses disques préférés. Sur la foi d’un album culte de Nine Below Zero, il a contacté Gary Bromham sans même savoir qu’il avait réalisé U2, Björk ou George Michael ! Pour le producteur british, il était évident qu’il fallait mettre la richesse de leurs racines culturelles en valeur. Le résultat se fait sentir sur le nouvel opus « All Inclusive » qui propose une production subtile, enclin à plus d’ouverture musicale. Quand on va chercher un poids lourd de la production internationale on l’écoute !

Le décollage s’opère sur Blues Steady, un calypso endiablé comme une invective à la danse des « rude boys ». Dans un style latino rock notons El Dia De Los Muerte que ne renierait pas Willy Deville. Nouveau venu, depuis un showcase mémorable au New Morning en 2016, le piano vintage de Ben apporte de la modernité à l’ensemble. D’habiles compositions sont désormais élaborées autour de son clavier à l’instar de New York City ou de ses envolées d’orgue Hammond sur Time To Go. On s’arrache d’un monde virtuel avec Facebook Fury et son intro boogie qui prépare le terrain à la guitare en furie de Jacker. Comme à son habitude, le guitariste, disciple de Wilko Johnson et de Link Wray, dégomme tout sur son passage avec son jeu de guitare mitraillette. Au poste de pilotage, la section rythmique est toujours impeccablement tenue par Toma, le bassiste métronome, et Guillermo, le batteur au shuffle redoutable.

Toujours en grande tenue d’apparat, tel l’orchestre d’une revue soul et chic, les chiens montent la garde. Pour grimper à bord de leur nouveau vaisseau à remonter le temps, il faut montrer patte blanche. Mettre de côté sa frime, sa morosité et ses idées reçues, pour mieux se laisser emporter dans cette étonnante faille spatio-temporelle qui nous emmène au temps du big bang rock’n’roll.

Embarquez les yeux fermés à bord de cette croisière « All Inclusive » avec les Shaggy Dogs.

Satisfaction garantie !

 

Dom Kiris

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